L’article récemment publié a pour titre « Rencontre avec Éric Dupond-Moretti, avocat pénaliste et ancien ministre de la Justice française, pour son spectacle «J’ai dit oui !» ».
L’avocat pénaliste et ancien ministre de la Justice française Éric Dupond-Moretti sera de passage à Montréal le 14 octobre pour présenter J’ai dit oui !, son nouveau spectacle, au théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Après avoir troqué le Barreau pour les planches en 2019, celui qu’on surnomme « Acquittator » renoue avec la scène au terme de quatre années passées à la tête du ministère de la Justice en France. Le Devoir est allé à sa rencontre.
Après 35 ans à plaider des causes célèbres et à fréquenter les plateaux de télévision, M. Dupond-Moretti s’est retrouvé, presque naturellement, sous les projecteurs d’une autre scène : celle du théâtre. « Le premier lieu d’expression démocratique, c’est l’agora dans la Grèce antique, explique-t-il. Ce n’est pas étonnant qu’un ancien ministre aille s’exprimer au théâtre. »
Les coulisses d’un ministre
Pendant près de deux heures, « ça dépend des soirs » — dit-il en souriant —, il raconte ses années Place Vendôme (où siège le ministère de la Justice), les tensions, les désillusions, mais aussi les convictions qui ont guidé son passage en politique. « J’avais dit que jamais je n’accepterais d’être ministre. Mais comme quoi, il ne faut jamais parler trop vite… Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », confie-t-il.
Nommé en 2020 par le président Emmanuel Macron, M. Dupond-Moretti comptait parmi les rares ministres issus de la société civile à accéder à un poste aussi critique. « Si on me donne les clés du camion et que je ne les prends pas, je ne peux plus me regarder dans un miroir », dit-il aujourd’hui pour expliquer ce fameux « oui » qui donne son titre au spectacle.
Son objectif : montrer l’envers du décor politique. « Ce que je veux, c’est que les gens comprennent ce qu’est le travail d’un ministre, parce que je pense que personne ne le sait. » Selon lui, le public attend énormément des responsables politiques. Parfois trop.
Il ajoute que le propos n’a rien de « franco-français ». « C’est un sujet qui concerne tous les ministres des grandes démocraties », souligne-t-il. Dans son spectacle, l’ancien garde des sceaux s’interroge aussi sur la méfiance grandissante envers la classe politique. Pourquoi les citoyens — qu’ils soient québécois, français ou d’ailleurs — en viennent-ils à détester leurs élus ?
Un règlement de comptes
Dans J’ai dit oui !, Éric Dupond-Moretti ne mâche pas ses mots. L’ancien ministre des sceaux n’y va pas avec le dos de la cuillère, et il l’assume pleinement. Sur scène, il revient notamment sur ses premiers pas au Parlement, ses polémiques médiatiques — du bras d’honneur à l’Assemblée nationale à son commentaire controversée à la suite de sa visite à la prison de Fleury-Mérogis — mais aussi sur le procès qui l’a visé devant la Cour de justice de la République. « Oui, je règle quelques comptes, et je peux vous dire que ça fait du bien, quand tu tournes des pages en même temps, admet-il sans détour. Je remets effectivement quelques pendules à l’heure. »
Avant d’ajouter, plus sérieusement, qu’entre les intentions et la pratique du pouvoir, l’écart est considérable. « Quand vous n’êtes pas ministre, vous dites “il n’y a qu’à faire ci… faut qu’on fasse ça…”. Mais une fois en poste, vous réalisez que c’est bien plus complexe que ça. D’abord parce que, dans un gouvernement, vous n’êtes pas seul à décider », résume-t-il. Mais une fois en poste, les compromis s’imposent : chaque décision engage d’autres ministères, d’autres équilibres. « C’est un exercice collectif. On entre dans une liberté d’expression qui est une liberté surveillée — on ne peut pas dire n’importe quoi, n’importe comment », reconnaît-il.
L’ancien avocat évoque aussi sa relation houleuse avec certains médias. « Certains ne s’intéressent qu’à ce qui ne marche pas. On appuie toujours là où ça fait mal. Le jour où vous verrez un titre disant “le ministre a fait un truc pas mal”, on aura changé de civilisation », lance-t-il, mi-ironique, mi-excédé.
Mais cette confrontation publique a aussi valeur de libération. En racontant, en exposant, en riant même de ce qu’il a vécu, M. Dupond- Moretti transforme sa plaidoirie en un moment de catharsis… Et ça lui fait du bien. « Là où vous êtes le plus exposé, c’est dans l’action politique. La charge émotionnelle y est la plus dense, la plus forte, la plus intense. Quand vous plaidez pour une femme ou pour un homme, vous parlez de son honneur, de sa liberté », explique-t-il. « Au théâtre, c’est différent : vous êtes sans doute le plus libre. Et au pire, ce que vous risquez, c’est un cageot de tomates. »
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